Je partage ici une narration biblique que j’ai
partagée avec un petit groupe d’étude biblique en introduction au texte de Luc 15, 11 à 32, la fameuse parabole du fils perdu et retrouvé.
Elle s’inspire de
ce que l’on appelle une « prédication en JE ». C’est une forme d’expression
qui fait place à un personnage ou un objet témoin se trouvant ou non dans le
texte biblique que nous lisons. Le projet est de donner à la prédication un
relief particulier du fait de cette « mise en scène » un peu
théâtrale. Mais je ne vous en dis pas plus…
"Ouf, je viens m’assoir un petit moment… je fais une pause.
Il faut dire qu’ici c’est la fête ! Musique, festin, rires… Oui, le patron
n’a pas lésiné sur les moyens !
Bon, je dois dire que tout cela me laisse un peu perplexe :
une telle fête, cette joie… pour un petit voyou qui revient à la maison !
Je ne suis qu’un serviteur et je n’ai pas forcément
mon mot à dire… Mais tout de même, je n’en pense pas moins !
Car ce gamin à mis le paquet ! Tout l’héritage de
son père gaspiller dans des achats (on qualifierait ça aujourd’hui
« d’achats compulsifs »)… mais c’était des cochonneries !
Et bien sûr, aussi, des « fiesta », sans
doute avec des femmes – et peut-être des hommes … Je vous dis les choses avec
un peu de retenue, mais je vous laisse entendre les mots qu’il faut…
Et bien sûr, tant que ce petit imbécile avait de l’argent…
Un tiers de la fortune de son père ; vous faites le calcul avec moi :
100 francs – 30 francs… 1000 francs – 300 francs… 100'000 francs – 30'000
francs… 1 million – 300.000 francs… etc. !
Il y avait de quoi faire et du monde pour
l’accompagner et en profiter avec lui ! Mais la « roue de la
fortune »… elle tourne. Et alors, non seulement plus d’argent pour régaler
les copains et les copines, mais en plus une famine : plus rien à manger nulle
part ! Et ça fait mal, ça ! Au petit fils à papa !
Alors, il est tombé bien bas ! Il a fallu travailler
– et travailler dur – et dans un job humiliant… en étant humilier ! Garder
des porcs, même s’il n’était pas très pratiquant, pour un juif, c’était la pire
chose à vivre. Et en plus, il crevait de fin à côté de ses porcs qui eux se régalaient sous
ses yeux !
C’est alors que, au fond du trou, il commencé à penser
à son Père, à sa générosité envers ses serviteurs : eh oui, on est plutôt bien
traité ici ! Et ça lui donne une idée : revenir à la maison en
demandant à être comme l’un de nous ! Et c’était pas mal comme idée… parce
que comme « fils », il y avait peu de chance !
Et il prépare son petit discours… « Père,
j'ai péché envers le ciel et contre toi. 19 Je ne mérite plus d'être appelé ton
fils. Traite-moi comme un de tes ouvriers. »
Moi, j’étais là, en train de nettoyer la terrasse, quand
c’est arrivé. Je reconnais la silhouette du petit… bon il avait plus l’air aussi
fringant qu’à son départ. Et je me dis que la réception va être plutôt froide…
et sans doute que le père va le renvoyer d’où il vient - et ce sera bien mérité !
Mais alors là… ce qui se passe est inimaginable. Le
père accourt vers lui, le petit voyou n’a même pas le temps de finir sa phrase –
et d’ailleurs je sais même pas si le père l’a entendue.
Il le prend dans ses bras, l’embrasse, et il m’appelle :
« Vite, apportez la plus belle robe, et habillez-le ; mettez-lui un anneau
au doigt, des sandales aux pieds. 23 Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons… »
J’ai un petit moment de… Je sais que le patron est
un peu imprévisible, mais alors là : je suis abasourdi ! Et on s’exécute,
bien sûr. Et c’est la fête !
La fête bat son plein, et je ressors de la maison pour
aller chercher des vivres et des boissons. C’est alors que je vois le fils,
l’aîné, qui rentre des champs…
Il m’appelle et me demande ce qui se passe… Je respire
un bon coup et je lui réponds : « C'est ton frère qui
est arrivé, et ton père a tué le veau gras parce qu'il l'a vu revenir en bonne santé. »
Évidemment il n’aime pas du tout et se fâche tout
rouge. Il est invité bien sûr, mais il refuse d’entrer dans la maison. Alors son
père sort vers lui… (Décidément ce papa, c’est un peu son truc d’aller rechercher
ses enfants !)
Mais l’ainé lui dit tout haut ce qu’il pense… « Voilà
tant d'années que je te sers sans avoir jamais désobéi à tes ordres ; et, à moi,
tu n'as jamais donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. 30 Mais quand ton
fils que voici est arrivé, lui qui a mangé ton bien avec des filles, tu as tué le
veau gras pour lui ! »
Mais le père se laisse pas démonter… En fait il le recadre
gentiment : « Mon enfant, toi, tu es toujours avec moi, et
tout ce qui est à moi est à toi.
Et là je me dis : pauvre papa, il a deux fils
et pas un pour faire quelque chose de bien avec son bien… Le premier le gaspille
et le second n’en fait rien !
Et non seulement le père recadre le fils aîné… mais
il n’est pas dupe avec le cadet : « il fallait festoyer
et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et il est vivant, il
était perdu et il est retrouvé. »
Il a beau être généreux le patron… il est pas stupide !
Bon, j’y retourne, je ne peux pas rester
ici sans rien faire. La fête continue et j'ai encore du boulot !"

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