jeudi 24 juillet 2025

La parabole du père admirable...

Je partage ici une narration biblique que j’ai partagée avec un petit groupe d’étude biblique en introduction au texte de Luc 15, 11 à 32, la fameuse parabole du fils perdu et retrouvé.

Elle s’inspire de ce que l’on appelle une « prédication en JE ». C’est une forme d’expression qui fait place à un personnage ou un objet témoin se trouvant ou non dans le texte biblique que nous lisons. Le projet est de donner à la prédication un relief particulier du fait de cette « mise en scène » un peu théâtrale. Mais je ne vous en dis pas plus…


"Ouf, je viens m’assoir un petit moment… je fais une pause. Il faut dire qu’ici c’est la fête ! Musique, festin, rires… Oui, le patron n’a pas lésiné sur les moyens !

Bon, je dois dire que tout cela me laisse un peu perplexe : une telle fête, cette joie… pour un petit voyou qui revient à la maison !

Je ne suis qu’un serviteur et je n’ai pas forcément mon mot à dire… Mais tout de même, je n’en pense pas moins !

Car ce gamin à mis le paquet ! Tout l’héritage de son père gaspiller dans des achats (on qualifierait ça aujourd’hui « d’achats compulsifs »)… mais c’était des cochonneries !

Et bien sûr, aussi, des « fiesta », sans doute avec des femmes – et peut-être des hommes … Je vous dis les choses avec un peu de retenue, mais je vous laisse entendre les mots qu’il faut…

Et bien sûr, tant que ce petit imbécile avait de l’argent… Un tiers de la fortune de son père ; vous faites le calcul avec moi : 100 francs – 30 francs… 1000 francs – 300 francs… 100'000 francs – 30'000 francs… 1 million – 300.000 francs… etc. !

Il y avait de quoi faire et du monde pour l’accompagner et en profiter avec lui ! Mais la « roue de la fortune »… elle tourne. Et alors, non seulement plus d’argent pour régaler les copains et les copines, mais en plus une famine : plus rien à manger nulle part ! Et ça fait mal, ça ! Au petit fils à papa !

Alors, il est tombé bien bas ! Il a fallu travailler – et travailler dur – et dans un job humiliant… en étant humilier ! Garder des porcs, même s’il n’était pas très pratiquant, pour un juif, c’était la pire chose à vivre. Et en plus, il crevait de fin à côté de ses porcs qui eux se régalaient sous ses yeux !

C’est alors que, au fond du trou, il commencé à penser à son Père, à sa générosité envers ses serviteurs : eh oui, on est plutôt bien traité ici ! Et ça lui donne une idée : revenir à la maison en demandant à être comme l’un de nous ! Et c’était pas mal comme idée… parce que comme « fils », il y avait peu de chance !

Et il prépare son petit discours… « Père, j'ai péché envers le ciel et contre toi. 19 Je ne mérite plus d'être appelé ton fils. Traite-moi comme un de tes ouvriers. »

Moi, j’étais là, en train de nettoyer la terrasse, quand c’est arrivé. Je reconnais la silhouette du petit… bon il avait plus l’air aussi fringant qu’à son départ. Et je me dis que la réception va être plutôt froide… et sans doute que le père va le renvoyer d’où il vient - et ce sera bien mérité !

Mais alors là… ce qui se passe est inimaginable. Le père accourt vers lui, le petit voyou n’a même pas le temps de finir sa phrase – et d’ailleurs je sais même pas si le père l’a entendue.

Il le prend dans ses bras, l’embrasse, et il m’appelle : « Vite, apportez la plus belle robe, et habillez-le ; mettez-lui un anneau au doigt, des sandales aux pieds. 23 Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons… »

J’ai un petit moment de… Je sais que le patron est un peu imprévisible, mais alors là : je suis abasourdi ! Et on s’exécute, bien sûr. Et c’est la fête !

La fête bat son plein, et je ressors de la maison pour aller chercher des vivres et des boissons. C’est alors que je vois le fils, l’aîné, qui rentre des champs…

Il m’appelle et me demande ce qui se passe… Je respire un bon coup et je lui réponds : « C'est ton frère qui est arrivé, et ton père a tué le veau gras parce qu'il l'a vu revenir en bonne santé. »

Évidemment il n’aime pas du tout et se fâche tout rouge. Il est invité bien sûr, mais il refuse d’entrer dans la maison. Alors son père sort vers lui… (Décidément ce papa, c’est un peu son truc d’aller rechercher ses enfants !)

Mais l’ainé lui dit tout haut ce qu’il pense… « Voilà tant d'années que je te sers sans avoir jamais désobéi à tes ordres ; et, à moi, tu n'as jamais donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. 30 Mais quand ton fils que voici est arrivé, lui qui a mangé ton bien avec des filles, tu as tué le veau gras pour lui ! »

Mais le père se laisse pas démonter… En fait il le recadre gentiment : « Mon enfant, toi, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi.

Et là je me dis : pauvre papa, il a deux fils et pas un pour faire quelque chose de bien avec son bien… Le premier le gaspille et le second n’en fait rien !

Et non seulement le père recadre le fils aîné… mais il n’est pas dupe avec le cadet : « il fallait festoyer et se réjouir, parce que ton frère que voici était mort et il est vivant, il était perdu et il est retrouvé. »

Il a beau être généreux le patron… il est pas stupide ! Bon,  j’y retourne, je ne peux pas rester ici sans rien faire. La fête continue et j'ai encore du boulot !"



En illustration, le fameux tableau de Rembrandt.

 

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