Je te vois mourir sur cette croix.
Combien d’images,
d’objets, de scènes peintes… te figent, te dépeignent, te crient ainsi ?
Sur ce bois
d’humiliation, je te vois, te laissant engloutir dans la mort.
Mais combien de regards
te verront, en cet instant, engloutir toutes nos morts ?
Qui saisira, dans ton
abandon souffrant, ta main nous saisissant ?
Abandonné, souffrant,
mourant, tu n’es pas devant nous mais en nous, comme nous sommes en toi,
abandonnés, souffrants, mourants.
À l’impossible question
« Où es Dieu dans les souffrances injustes du monde » ? Tu
réponds : « Je suis là, en toi. »
Je me souviens des mots
d’Élie Wiesel. Près d’une potence d’Auschwitz, lors d’une exécution par
pendaison, un enfant agonisait sans fin… Un des prisonniers, contraint d’y
assister avec lui, s’écriait : « Mais où est Dieu ? » Et
Élie Wiesel de répondre : « … je sentais en moi une voix qui lui
répondait : Où il est ? Le voici : il est pendu ici, à cette
potence ! »
Tu es là, pendu au bois.
A chaque instant de ma
souffrance ou lorsque je dois la regarder en face, je te sais en moi.
Tu es là, reconnaissant
ce vivre de douleur et d’accablement et le fécondant de ta faiblesse et ton
amour.
Je suis là, au pied de
ta croix, frappé par l’amertume du monde et te nommant : « Jésus,
Fils de David, aie pitié de moi ! »
Tu es là, en croix,
habitant la souffrance du monde et me répondant : « Moi je suis la
lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans l'obscurité, mais il
aura la lumière de la vie. »
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