Quand vous priez, dites : Notre Père qui est aux cieux. Une prière qui a un peu plus de 2000 ans d’existence ! Depuis eu après le début du christianisme, elle est dite lors des célébrations, et dans toutes les communautés chrétiennes, et dans le monde entier. Impressionnant, vraiment !
Pour débuter l'an nouveau, la prière, "nouvelle", de Jésus, en l'Evangile selon Matthieu, au chapitre 6.
Mais pas seulement. Cette prière que Jésus nous enseigne, ce ne sont pas que des mots à savoir et à dire. Il nous invite à une relation authentique et profonde avec son Père – Notre Père.
Avant de nous enseigner cette prière, Jésus à eu ces mots : Attention ! Quand vous pratiquer votre, ne le faites pas devant tout le monde pour que les gens vous regardent. Sinon, votre Père qui est dans les cieux ne vous donnera pas de récompense.
Par trois fois (relire les versets 1 à 8), Jésus nous invite à vivre notre offrande,
la prière et le jeûne avec discrétion. Mais plus encore : avec
authenticité !
Revenons à la prière. Quand vous priez, ne parlez pas sans arrêt, comme
ceux qui ne connaissent pas Dieu. Ils croient que Dieu va les écouter parce
qu'ils parlent beaucoup (7).
Un théologien protestant (John Stott[1]) a
très bien résumé la situation : Dans les exemples de Jésus, on risque de
manquer et le but de la prière et d'en perdre le sens. Et Jésus donne une précision
importante : Ferme ta porte et prie ton Père, qui est là, même dans
cet endroit secret… Ton Père voit ce que tu fais et il te récompensera (6).
La chambre où Jésus nous invite à aller est sans doute un lieu
symbolique. Celui de notre être intérieur, que Dieu voit et connaît. Cela
pourrait faire peur. Une Dieu qui voit le plus profond de notre
personne…? Est-ce qu’il ne serait pas un espion, un indiscret, un juge qui va
nous condamner ?
Non, ce Dieu est ton père qui voit dans le secret (de ton cœur),
sans complaisance, mais avec compréhension. Ainsi, le Notre Père, commence avec
cette instruction bienveillante d’un Notre Père qui voit dans le secret.
Donc pas la peine de faire le show, pas la peine de se cacher, pas la peine
d’avoir peur. Simplement être là dans sa présence et laisser le Père céleste nous
voir – nous rencontrer – tel que nous sommes, là où nous en sommes.
Jésus donne une seconde raison au danger de perdre
le but et le sens de la prière : Ils croient que Dieu va les écouter
parce qu'ils parlent beaucoup (7). Parler beaucoup ne sert à rien,
et tenter de faire pression sur Dieu, cherché à le manipuler avec un flot de
paroles ne sert à rien non plus. Pourquoi ? Car votre Père sait ce qu’il
vous faut, avant que vous le lui demandiez (8).
Un mot important ici : Père. Nous l’avons lu plus
haut : pas un père distant ou lointain. Un père qui n’est pas un être insensible qu’il
faut harceler pour le persuader de nous faire du bien. Non, il est un père qui
aime ses enfants et qui est au courant de leur besoins.
Alors pourquoi prier ? Le Réformateur Martin Luther a écrit que Par
nos prières… nous nous instruisons nous-mêmes, plus que nous instruisons Dieu.
Prier le Dieu qui sait ce dont nous avons besoin, ce n’est pas l’importuner
avec une liste de choses, mais simplement parler ensemble de nos besoins.
Aujourd’hui, ce mot besoin a un sens qui nous aide sans doute à
comprendre : le besoin est ce qu’il nous faut pour être satisfait, heureux
– et pas seulement pour notre être physique. Par exemple : être accepté,
être compris, avoir un but dans la vie, etc.
Ainsi, le Notre Père, commence avec cette assurance paisible d’un Notre
Père qui sait ce dont nous avons besoin. Et parler de cela avec quelqu’un
qui sait, ce n’est pas inutile, mais rassurant. Plus qu’une liste à faire accepter,
prier Dieu le Père est un échange qui nourrit notre personne et le sens de sa
vie.
Et nous y voici, pour conclure : Vous donc, priez de cette
façon : notre Père qui est dans les cieux. Cette prière n’est pas
seulement un modèle unique, elle est aussi une inspiration pour d’autres
prières, d’autres paroles, d’autres silences, pour « quand nous
prions ».
Dieu le Père qui est proche et différent. Notre Père est proche, nous
l’avons dit, mais Il est aux cieux. Donc, proche ou lointain ? En
fait, proche et différent. Qui est aux cieux ne veut pas dire là-haut
dans le ciel, mais en dehors de notre
univers, en dehors de la Création. L’auteur d’un tableau n’est pas dans son
tableau, mais son tableau vient pourtant bien de lui. Pareil pour Notre Père,
nous sommes proches de lui et il est proche de nous, au point que nous sommes
ses enfants et lui notre Père. Mais il reste autre que nous, on ne peut pas le
mettre en boîte ni dans notre poche. Aussi, certains théologiens l’on présenté
comme le Tout-Autre.
Insistons un peu maintenant sur Notre Père. Plusieurs théologiens nous rendent attentifs à ce que cela suppose. Jésus ne nous invite pas seulement à prier chacun
pour soi, mais en communauté. Il ne nous enseigne pas à dire Mon Père à
moi tout seul, mais Notre Père. On ne peut pas dire le Notre Père pour rejeter
l’autre, ou l’abaisser – un peu comme ses disputes d’enfants : « mon
père il est plus fort que le tiens… »
Ainsi, quand je prie, quand tu pries, quand nous prions ... parce qu'il est notre Père, nous pouvons être vrais. Nous pouvons faire confiance. Nous nous sentons proches de Dieu, au plus près de nous-mêmes, et en lien avec les autres.
Et nous pouvons
écouter ce que Dieu le Père a à nous dire, quelque chose de prévu, ou
quelque chose de nouveau ou de différent.
[1]
John Stott, Matthieu 5 – 7, le sermon sur la montagne, PBU (Paroles pour vivre)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire