« Alors cet homme prendra plaisir à respecter le SEIGNEUR. Il ne jugera pas selon ce qu'il voit, il ne décidera pas d'après ce qu'il entend dire. » (Ésaïe, 11,3)
À l’époque du fléau des fakenews… ces mots du prophète Ésaïe font du bien! Les fake news, vous le savez sans doute, sont de fausses informations, des nouvelles mensongères, diffusées dans le but de manipuler ou de tromper les gens.
Mais Ésaïe nous annonce un homme qui ne nous jugera pas selon les apparences, qui ne se laissera pas influencer par ce que l’on peut dire sur nous !
Quelle bonne nouvelle que de pouvoir compter sur une personne libre dans sa capacité à juger ! Ces mots me remplissent de joie et de confiance…
Le tableau qui suit pourrait aussi nous faire craindre qu’il s’agît d’intox : "Alors le loup habitera avec l'agneau, le léopard se couchera près du cabri. Le veau et le jeune lion mangeront ensemble. Un petit garçon les conduira. » (Ésaïe 11,6)
La situation est assez extraordinaire : comment un petit enfant, petit et fragile, pourrait avoir une telle autorité, et conduire ensemble, pacifiquement, le prédateur et sa proie… ?
Comme pour les fake news, il ne s’agit pas de faire du sensationnel pour nous impressionner, mais c’est une image symbolique de la capacité de l’Esprit du Seigneur à nous conduire avec une autorité sans violence vers la paix.
Cette courte méditation de l'Avent s'inspire des passages bibliques d'Ésaïe 11,1-9 et de Luc 1,39-45.
Mais ce que le Seigneur accomplit peut nous mettre en mouvement, voire nous presser… Lorsque le texte de Luc nous dit que « Peu de temps après, Marie s'en va. Elle marche vite vers les montagnes, dans une ville de Judée. » (Luc1,39). Pour rejoindre Élisabeth, elle ne court pas après le sensationnel mais elle cherche avec ferveur! Comme l’enfant d’Ésaïe, l’Esprit saint la conduit ; avec douceur et autorité, elle court pour saisir le sens spirituel de ce lui arrive à elle, mais aussi à Élisabeth.
Oui, l’Esprit du Seigneur anime la course de Marie, il anime son Esprit et son ventre, comme il anime celui d’Élisabeth… « Quand Élisabeth entend la salutation de Marie, l'enfant remue dans son ventre. Alors Élisabeth est remplie de l'Esprit Saint. »(Luc 1,41)
A l’enfant d’Ésaïe, viennent s’ajouter deux autres enfants : Jésus et Jean le Baptiste, qui se tiennent tous deux dans le sein de leurs mères. Et l’une et l’autre frémissent de joie et s’émerveillent !
Sans être femme, resterons-nous étrangers à tout cela, en les écoutant ? En tant qu’homme nous pouvons-nous pas également frémir intérieurement par l’action de l’Esprit Saint ?
Nous ne pouvons pas mettre au monde un enfant, mais ne pouvons-nous pas mettre au monde des œuvres de miséricorde et de non-violence ? L’Esprit Saint, en nous, ne pourrait-il pas produire la réconciliation réalisée par l’enfant d’Ésaïe ? Ne pourrait-il pas réconcilier le prédateur et la proie, le loupe et l'agneau, qui se battent en nous ?
Est-ce que j’oserais nous poser la question ainsi ? Quel enfant peut-il bondir en notre sein ? Quel « rejeton » - pour reprendre les mots du prophète - mettrons-nous au monde ?
J’aimerais conclure en citant la béatitude d’Élisabeth, qui suscitera le célèbre Magnificat dans la bouche de Marie : « Tu es heureuse ! En effet, tu as fait confiance au Seigneur, et ce qu'il t'a dit arrivera. » (Luc 1,45)
« Tu es heureuse – tu es heureux… » parce que tu as eu confiance ! Comme pour ces deux femmes avant nous, le temps qui sépare notre foi de la joie de son accomplissement peut-être long… Mais ne nous laissons pas décourager : restons ouvert et patient, prêt à nous réjouir lorsque « ce qu'il a dit arrivera. »
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