Lorsqu’ils apprennent mon engagement comme aumônier dans les prisons, nombreux sont les gens qui m'imagine exerçant un ministère éprouvant, faisant face à des détresses profondes, au désespoir intense, à des violences inouïes, chez les personnes détenues que je rencontre... et certaines de mes journées leur donnent en partie raison.
Mais peuvent-ils s’imaginer aussi, cet instant particulier, alors que je rentre de mes visites du soir ?
Peuvent-ils me voir, marchant doucement vers ma maison, ému et paisible, encore tout nimbé d'un peu de lumière d’Évangile... parce qu'un combat de l'Esprit a été remporté sur les ombres des cœurs ? Parce qu'un homme s'est enfin relevé de sa couche de honte et à repris le sentier de son humanité ? Parce qu'un visage s'est ouvert à sourire à nouveau, ayant retrouvé le courage d’envisager un avenir ?
Non, sans doute, ne le peuvent-ils pas, et faut-il leur en vouloir…
N'est-ce pas mon redoutable privilège de se tenir, au côté du Christ, auprès de ces hommes et de ces femmes, en ces lieux fermés à tout un chacun ?
N’est-ce pas mon incroyable richesse que d’apercevoir celle pluie de Dieu, sa grâce, ruisseler sur eux, leur ouvrant des espaces de responsabilité, de vérité et de liberté ?
Non, bien sûr, j’aurais tort de leur en vouloir…
Dès lors, puisque je suis le compagnon de pain des prisonniers, je n’hésiterai pas à rapporter cette lumière du soir… qui fait ma joie.
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