jeudi 10 novembre 2022

C'était il y a deux ans: les Diachroniques étaient lancées... (Et depuis, plus de 7000 lectures - Merci!)

Les Diachroniques se veulent de courts articles de réflexion et de témoignage inspirés par mon activité d'accompagnant spirituel auprès des personnes en situation de vulnérabilité. 

Partant de "Dia" - en grec "au travers", pour faire ensuite un petit détour par le mot "diaconie" (engagement spécifique à mon service diaconal) et parvenir enfin à "chronique" dont un des sens peut être, selon le Robert: le récit d'événements réels ou imaginaires qui suit l'ordre du temps. Mais encore, dans un sens plus technique, diachronique signifie "Qui concerne l'appréhension d'un fait ou d'un ensemble de faits dans son évolution à travers le temps." 

C'est ici un premier article, et j'ai souhaité lui donner pour "dédicace" un extrait de Maurice Zundel (dans "Vie, mort et résurrection), dont le sens de l'humanité du Christ, et de sa compassion, nous a offert des pages d'une spiritualité profonde et authentique. Dont acte:

"La dignité de l'humain.
 
... Pour celui qui n'a pas senti cette valeur dans l'humain, qui ne s'est pas incliné devant ce secret inexprimable, pour celui qui n'a pas senti un jour dans l'innocence d'un enfant un monde infini, Dieu ne sera jamais qu'une idole. 
 
Les institutions, les rites, les prières, tout cela ne sera qu'une formidable imposture ou une immense illusion, si l'humain n'a pas été reconnu comme tel. Il y a là, une base commune où tous les humains peuvent se joindre, sur laquelle tous peuvent construire, et qui est l'univers de l’Évangile : J'ai eu faim, j'ai eu soif, j'étais en prison, j'étais infirme, j'étais nu et c'était moi en chacun, avec chacun, à travers chacun. 
 
Il n'y a pas d'autres Dieu dans la pensée de Jésus Christ que ce Dieu-là, intérieur à l'humain piétiné, méconnu et méprisé, à l'enfant persécuté, martyrisé et désarmé, à la petite fille dont parle Dostoïevski, qui bat et frappe en vain à la porte des cabinets où elle est enfermée dans le jardin de Moscou en hiver parce qu'elle a mouillé son lit. Elle appelle, elle implore, et personne ne répond. Et pourtant, Dieu entend et crie à travers le gémissement de cet enfant. Dieu nous appelle parce que qu’il a pu naître dans cette dignité fragile et désarmée. C'est là qu'il a pu naître, et c'est là que l'humain apparaît dans ses possibilités inépuisables. 
 
Cet enfant ... porte en lui tout l'espoir, tout l'avenir du royaume de Dieu."
 

Illustration: Le bon samaritain. Vitrail de Cantalupo Thierry. IVR24_20113600633NUC2A communication libre, reproduction soumise à autorisation

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