jeudi 8 septembre 2022

D'humain à humain... En toute liberté!

(Extrait d'un article sur mon travail) : 

... La spécificité du rôle d’aumônier dans les prisons, ce suivi sur deux ou trois ans qui n’existe pas dans les autres ministères, il le redoutait un peu. Qu’allaient-ils bien pouvoir se dire ? Une appréhension bien vite dissipée. « La durée nourrit ce qui se dit. Une sorte de fidélité mutuelle se crée. Il y a une vraie force, de la beauté et de la profondeur dans ces moments que nous partageons. Ma position est intéressante puisque je n’attends rien des détenus. Je suis libre de leur tendre une « oreille nue ». Je n'ai aucun lien direct avec ce qui leur est reproché », explique Eric Imseng.

Dans son travail d’aumônier en prison, il rencontre le mystère humain, ce dont il est capable, le pire comme le meilleur. Il se consacre à la personne, pas à ce qui l’a conduit entre ces murs. « Chacun reste un être humain même si ce qu’il a fait est inhumain. Il faut aller au-delà de cela. » Il écoute avec empathie les détenus, qu’ils croient en Dieu ou pas.

Ce chemin vers la reconstruction, avec des êtres privés de liberté mais pas de vie, ils le parcourent ensemble. « La vie est la même que dehors, sauf qu’elle est circonscrite. Elle doit demeurer au-delà des faits. Certains n’osent plus après les actes pour lesquels ils ont été condamnés. Il faut alors les remettre en route. Sinon, le projet carcéral n’a aucune chance. J’amène aux détenus quelque chose de dehors ; eux m’en apprennent beaucoup sur la vie », précise l’aumônier. Il voit beaucoup de détresse et autant de courage.

Certains mots le marquent plus que d’autres, tels le « je me sens humain avec vous », à la fois heureux et terrible à entendre.


La véritable humanité du Christ, par Albrecht Durer.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Pour vivre l'Evangile du Ressuscité: être chaussé de bonnes lunettes et bonnes chaussures !...

Prédication de ce dimanche, partagée avec la communauté paroissiale de Lutry-Belmont. Texte du jour: Evangile de Luc, chapitre 24, 35-48. Av...