vendredi 22 juillet 2022

Quiconque demande reçoit, qui cherche trouve...

L’Évangile de Luc nous présente souvent Jésus en prière, mais ici c’est à la demande de ses disciples qu’il va leur « enseigner à prier ».

Mais Jésus va commencer son oraison par une expression que lui est familière : « Père ». Elle dit toute l’intimité de sa relation à Dieu et c’est sans doute la première leçon qu’il nous adresse : prier, c’est plus que réciter des mots, c’est entrer dans une relation authentique et profonde avec Dieu, le Père.

Courte prédication offerte aux détenu.e.s des prisons à Genève. Évangile : Luc 11 1-13

Cette relation avec le Père Jésus la décrit avec des verbes qui invitent à la confiance et la liberté. Et à la persévérance.

« Demander, on vous donnera. Frapper, on vous ouvrira » (9). Lorsque l’on s’approche de Dieu, le Père, il n’y a pas d’écriteau « Attention danger » ! Il ne faut pas un carton d’invitation VIP pour entrer, il ne faut pas présenter de capacités particulières, pas de CV impressionnant, …

Simplement dire « Père »… et oser : oser demander, oser déranger, oser insister… Oser être soi-même et laisser le Père être lui-même ! Accueillant, aimant, généreux. Il y a tant de malentendus sur qui est Dieu, le Père, et ce qu’il attend de nous.

Il y a une expression qui dit bien la conséquence tragique de notre ignorance de ce que l’on peut vivre avec Dieu, le Père : « Être assis sur un tas d’or »… Elle signifie « avoir des richesses sans le savoir ou sans les connaître. »

Il est hélas possible de vivre une relation avec Dieu qui nous prive de toute la richesse de son amour, de toute l’étendue de sa bonté, de la douceur de sa tendresse, de la plénitude de sa générosité, etc.

Jésus a parlé d’un personnage victime de cette méprise : le fils ainé d’une parabole bien connue qui se plaint de l’accueil généreux du Père envers son frère qui a tout gâché alors que lui dit n’avoir jamais reçu le moindre signe de sa bonté…

C’est à ce fils que les mots les plus bouleversant peut-être de cette histoire son adressés : « Mon enfant, toi, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. » (Lc 15,31)

Bouleversant !… Tout une vie à trimer, à ruminer sur la dureté et l’avarice d’un père… Alors que tout était à lui, qu’il pouvait en jouir librement !

Il a travaillé comme un esclave, alors qu’il était un fils, il a vécu comme un mendiant alors qu’il possédait une fortune !

La prière que Jésus enseigne dit sans doute première que Dieu, le Père, n’est pas là uniquement pour donner, répondre, etc. N’est-il qu’un distributeur de choses utiles ou pratiques, ou confortables… ?

J’aimerais simplement conclure avec ces mots de Paul Claudel : « Dieu n'est pas venu supprimer la souffrance. Il n'est même pas venu l'expliquer, mais il est venu la remplir de sa présence ».

« Père, fais connaître à tous qui tu es. » (2)

 



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