samedi 18 juin 2022

"J'irai où tu iras..."

"J'irai où tu iras, mon pays sera toi. J'irai où tu iras. Qu'importe la place, qu'importe l'endroit" Vous aurez peut-être reconnu les paroles d'une célèbre chanson de Céline Dion. Elles font un écho assez étonnant à celles que nous venons de lire dans l'Evangile.

Courte prédication offerte aux détenu.e.s des prisons à Genève. Texte de l'Evangile du jour: Luc chapitre 9, versets 59 à 62.

Le texte de Luc, en effet, nous livre deux courts échanges entre le Maître de Nazareth et des personnes que sa parole a sans doute enflammé comme Jérémie dans notre texte de tout à l’heure…

En lisant rapidement ces échanges, nous pouvons être choqué par les paroles « excessives », les réponses si tranchantes, de Jésus ! Quel sens donner à de telles « exigences radicales » ?

Peut-être faut-il se rappelé tout d’abord que Jésus à « sa Passion » en point de mire… Lui n’a pas le « luxe » de faire des petites haltes ou revenir sur ses pas – que cela soit légitime ou pas… Il va de l’avant, il est en chemin, il marche résolument vers Jérusalem, et rien ne doit retarder l’accomplissement de sa mission. Il a devant lui, selon les mots de l’exégète Daniel Marguerat, : « l’urgence d’annoncer la venue du Règne de Dieu et cela prime sur les devoirs même les plus sacrés. »

A nous aussi de retenir la leçon : être en marche, ne pas traîner en chemin... et vivre l’Evangile non en méprisant nos proches ou les réalités de la vie quotidiennes, mais en lui donnant la priorité dans notre vie quotidienne. C’est peut-être ce qui nous concerne dans les paroles de Jésus : L’Evangile n’est pas un loisir du week-end mais une parole qui féconde toute notre vie – y compris et plus encore les moments les plus significatifs de notre existence.

Je te suivrai « partout où tu iras »… ? Eh bien, ce n’est pas toujours très confortable : moins bien logé que les renards ou les oiseaux du ciel ! L’errance et la vulnérabilité dont parle Jésus n’est-elle d’ailleurs pas aussi en partie la nôtre aujourd’hui ?

L’apôtre Pierre nous désignait comme des gens de passage et des étranger sur la terre (1 P 2,11), cependant, quel que soit le lieu où nous le suivons, que nous soyons dans la sérénité ou la fragilité, notre vie est fécondée par la parole du Christ.

Et lorsqu’il nous invite à le suivre, il s’engage à être près de nous. Je pense aux mots du Cantique des cantiques : « … sa bannière sur moi, c’est l’amour. » (Ct 2,4). L’amour, comme le signe de sa présence et de notre confiance.


Photo: Eric Imseng

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