vendredi 7 janvier 2022

La tendresse des cieux...

La Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu n’est décidément pas une histoire à l’eau de rose ! 

C’est ce que j’ai pensé en lisant l’Evangile de ce jour, en particulier les paroles de Jean-Baptiste annonçant les actes de celui qui est plus fort que lui : il va battre le blé, brûler son enveloppe inutile et il ne gardera que le blé mûr ! (17) La « Bonne Nouvelle »… Un grand nettoyage ? Un jugement ? Une purification ? Il y a de cela, sans doute, dans les paroles du prophète.

Courte prédication offerte aux personnes détenues des prisons à Genève. Evangile du jour: Luc 3, 15-22.

Et deux fois, dans ce texte, il y a le mot « baptême » : le premier, « d’Esprit et de feu » (18), avec une puissance qui plongera tout être vivant dans la vérité de Dieu. Et le second, qui vient du ciel « comme une colombe » (22), avec douceur et accompagné d’une parole de tendresse. Quel contraste !

La dureté du monde d’alors, dont la brutalité d’Hérode est un exemple, n’y changera rien : c’est un événement d’une ampleur sans précédent qui se déroule ici.

Cela est exprimé par la femme peintre Berna, que vous avez en illustration. Prenons un court instant pour la regarder… Que voyez-vous dans ce tableau ? Est-il agressif ou amical  ? (Courts échanges avec les détenus : … De la douceur ? Une impulsion ? Dynamisme ? Tendresse ? Étonnement ? Etc.)

Et il y a cette question : « Ne serait-il pas le Messie ? » (15) Le peuple est dans cette attente cruciale de son libérateur ! Une attente… Ces mots vous disent-ils quelque chose ? L’attente d’une décision de justice ? L’attente d’une autorisation pour une visite ? Cette attente, des patients à l’hôpital la vivent aussi : l’attente d’un traitement efficace, l’attente du résultat d’un examen, l’attente d’une décision de l’assurance. C’est pour tout le monde la même attente : celle d’une délivrance, d’un apaisement… Mais cela va-t-il arriver ? Et quand ? Eh bien, c’est la même attente anxieuse qui inspire cette question : « Ne serait-il pas le Messie ? »

A cette question, il y a la réponse de Jean-Baptiste : il n’est pas le Messie, mais il annonce celui qui vient après lui et ne va plus tarder. Cependant, dans l’humilité de sa réponse, il y a également une menace… D’ailleurs, on peut se demander s’il s’attendait vraiment à cet homme, doux et humble de cœur, qui se présente au baptême ? Faut-il rappeler sa demande à Jésus ? « Est-ce que tu es le Messie qui doit venir ? Ou bien devons-nous en attendre un autre ? » (Mt 11,3)

Enfin, à cette question, il y la réponse de « la voix qui vint du ciel » (22). Elle a presque plus d’importance que le baptême lui-même qui est présenté en deux mots… Alors que Jésus est en prière, « le ciel s’ouvrit » (21) et c’est en peu comme si cette réponse se donnait « à voir » et « à entendre ».

Une colombe dans le ciel ? La dernière fois, c’était après le déluge, pour dire la fin d’un jugement, annoncer la réconciliation, la paix revenue… Et n’est-ce pas ce que cet homme qui reçoit le baptême vient accomplir ?

Il le dira clairement quelques versets plus loin, dans la synagogue de Nazareth ? « L'Esprit du Seigneur est sur moi. Il m'a choisi pour apporter la Bonne Nouvelle aux pauvres. (…) Il m'a envoyé pour libérer ceux qui ne peuvent pas se défendre, pour annoncer : C'est l'année où vous verrez la bonté du Seigneur ! » (4,18-19)

La bonne nouvelle annoncée par celui que cette voix appelle « mon Fils », la voici : le jugement, annoncé par Jean-Baptiste, s’accomplira dans l’amour !



 

 

1 commentaire:

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