lundi 26 avril 2021

Saveurs d'une existence ?...

Inspiré d'une des méditations quotidiennes partagées à la chapelle des Hôpitaux Universitaires de Genève.

Philippe Zeissig écrivait:

« Il arrive que l’on ne trouve pas son thé très bon. 
 
La cause, on la découvre en arrivant au fond de la tasse : le sucre. Il y était. Mais au fond. Il aurait fallu remuer ! Peut-être que ce qui manque à notre vie est aussi resté au fond. 
 
Notre vie n’a pas la saveur qu’elle pourrait avoir parce que nous n’avons pas l’idée d’aller au fond des choses, ou parce que nous le négligeons. 
 
Le progrès nous comble de ses biens et nous fait vivre dans un confort incroyable. Pourtant, notre civilisation à un drôle de goût et nous faisons la grimace, comme pour le thé sans sucre…
 
Et si on essayait de remuer la vie, doucement, jusqu’à ce que les secrets de Dieu montent un peu plus au jour, dans le cours de notre vie ? »
 
Pour ma part, je bois mon thé sans sucre… mais rarement mon café ! 
 
Et peu importe. L'interpellation de notre confrère concerne d'abord cette fâcheuse tendance à négliger ce qui peut donner de la saveur à notre existence. 
 
Qui n'a pas vécu cet instant mi-doux mi-amer où l'on réalise que nous avons laisser l'essentiel de notre existence sans toute l'attention nécessaire?
 
Aller au fond des choses : accepter de « touiller » doucement et patiemment notre « popote » existentielle. 
 
Et se rappeler toujours que notre vie ne se satisfera pas de notre inattention.
 
Sa protestation pourrait bien être douloureuse...
 
"Oui, il est double, le méfait commis par mon peuple : ils m’abandonnent, moi, la source d’eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes fissurées qui ne retiennent pas l’eau." (Jérémie 2,13)

"Ensuite, je me dirai à moi-même : Mon cher, tu as des biens en abondance pour de nombreuses années ; repose-toi, mange, bois et jouis de la vie.” Mais Dieu lui dit : “Insensé ! Cette nuit même tu devras rendre ta vie. Et alors, pour qui sera tout ce que tu as accumulé ?” (Luc 12,19-20)
 
... mais libératrice ?
 
« Le Royaume des cieux est comparable à un trésor qui était caché dans un champ et qu’un homme a découvert : il le cache à nouveau et, dans sa joie, il s’en va, met en vente tout ce qu’il a et il achète ce champ." (Matthieu 13,44)
 
En conclusion, un des intérêts de notre engagement d’aumônier est le suivant: si l'on était tenté de paresser un peu dans cette quête de saveurs à l'existence, celles et ceux que nous rencontrons dans nos visites auront tôt fait de nous ramener à cette essentielle nécessité. 
 
Un grand merci à eux ! Et une belle journée à vous !





2 commentaires:

  1. accepter de "touiller" doucement et patiemment notre "popote" existentielle, pas si facile...

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  2. C'est vrai... Mais cela en vaut la peine.
    Et avec bienveillance. Ce que mon choix de mots à tenter de suggérer ici, justement. Cordialement

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