Retour sur une méditation partagée avec mes collègues et patients des HUG, lors de mon dernier jour de garde.
Dès lundi, je ne travaillerai plus qu’à l’Aumônerie Œcuménique des prisons, à temps partiel. Pour cet au-revoir, j’ai souhaité partager avec vous un passage de l’Évangile selon Marc :
Comme il passait le long de la mer de Galilée, il vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter le filet dans la mer : c’étaient des pêcheurs. Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. »Laissant aussitôt leurs filets, ils le suivirent. Avançant un peu, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère, qui étaient dans leur barque en train d’arranger leurs filets. Aussitôt, il les appela. Et laissant dans la barque leur père Zébédée avec les ouvriers, ils partirent à sa suite. (Mc 1, 16-20 - TOB)
Ce texte m’accompagne depuis de très nombreuses années. Il a résonné en moi très fortement et je l’ai perçu comme un appel qui m’était personnellement adressé : « Je ferai de toi un pécheur d’hommes… »
Je n’ai pourtant jamais compris cette parole comme un appel a capturer des hommes, comme on le fait des poissons dans un filet… Les capturer non, mais accepter de partir en quête de l’humain, oui! Travailler à les rassembler, oui! Les accompagner vers celui a ordonner de les amener à lui, oui...aussi !
Car le Maître qui nous appelle nous veut libre. Et il nous demande d’être en marche avec lui, à son école de la rencontre – voyez plutôt : « Comme il passait… Il vit… Avançant un peu… il vit… ». Être pêcheur d’homme avec lui, c’est apprendre à porter de l’attention à autrui.
« Venez à ma suite… » Devenir son disciple est une démarche qui peut nous conduire bien au-delà de ce que nous pensions, car devenir « pécheur d’hommes », c’est accepter de partir dans une extraordinaire aventure humaine… et spirituelle.
En somme, je ne fais qu’une chose : aller à la rencontre de l’humain, le chercher, l’écouter, le rassembler, le conduire toujours plus près de lui-même. Et s’il le souhaite, plus près du Christ.
Une folle prétention peut-être ? Ou un humble ouvrage dans la confiance en celui qui m’a appelé ? Ce qui est sûr, c’est que je m’y risque « sans filet »… Car, c’est le moment de le souligner : pour le suivre, « ils abandonnèrent leur filet » !
Frère Roger a écrit : « Dieu de paix, même si nous sommes fragiles, nous désirons te suivre sur le chemin qui nous conduit à aimer comme tu nous aimes. »
Merci pour votre amitié au cours de ce temps que j’ai passé parmi vous. Et bonne journée à chacune et chacun.
Illustration: Berna Lopez.
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