samedi 16 avril 2022

Dans la hâte d'un soir, un homme vient au jour... (Une méditation du Vendredi Saint)

Le soir du Vendredi Saint, nous rencontrons des détenus de la prison de La Brenaz pour une veillée Pascale. Je partage ici avec vous - telle quelle - une méditation qui fait le lien entre deux temps de partages sur les 7 Paroles du Christ en croix et la découverte du tombeau vide en Jean 20.

Maintenant: la mort a fait son œuvre, Jésus n’est plus.

Dans notre veillée de ce soir, nous sommes exactement entre l’instant de la mort de Jésus et la découverte de son tombeau vide, que nous lirons tout à l’heure (Jn 20)

Je vous propose maintenant de vivre un temps de méditation, de prière et de chants. Pour nous imprégner un peu du deuil dans lesquels tous les proches de Jésus se trouvaient !

Mais avant, je vous invite à écouter, le cantique de Taizé : Notre âme attend le Seigneur, en lui, la joie de notre cœur.

Vivre un temps de suspension entre la mort et la résurrection. Pour préparer cette méditation, j'ai pris le temps de relire les textes des quatre évangiles qui décrivent un moment très particulier : la mise au tombeau de Jésus.

J’ai alors repensé aux familles en deuil que j’ai accompagnées. Et ces passages de l’Écriture m'ont rappelé leur situation lors de la perte d’un proche : on a beau être choqués, bouleversés, tristes, anéantis… Il faut agir, prendre des décisions, préparer les obsèques, le service funèbres. C’est comme un tourbillon émotionnel dans lequel on prend des décisions, en étant aussi conscient que possible, mais émotionnellement… on est ailleurs ! 

Et pareillement dans les Évangiles, y compris la hâte dans les préparatifs, car dans ces textes la Préparation du Sabbat oblige à faire les choses dans la précipitation !

Parmi les personnes qui devaient agir vite, il y a bien sûr le groupe des femmes qui tiendront un rôle important, mais il y a aussi un homme qui va se révéler au grand jour : Joseph d’Arimathée.

Les textes nous le décrivent comme riche, pieux, et membre du Sanhédrin. Il nous disent encore qu’il est un disciple de Jésus, mais en secret par crainte des juifs… et cependant, il n'a pas cautionné le décision de faire mourir Jésus. 

Maintenant, il va montrer clairement sa considération envers Jésus, entreprendre des décisions qui ne laisseront pas de doutes sur son lien avec celui qui vient d’être supplicié et abandonné sur cette croix !

Et je me demande : la mort de Jésus peut-elle aussi m’aider à vivre ma foi plus profondément et avec plus d’authenticité ? (Puis, échanges avec les détenus)

Je vous laisse y penser quelques instant en écoutant le cantique de Taizé : Christe Salvatore.

Joseph va montrer également beaucoup de courage et d’empathie. Le courage (le mot est clairement dans l’Évangile de Marc)de se présenter à Pilate pour lui demander le corps de Jésus. Ce n’est pas anodin : pour les romains, un supplicié restait sans tombeau… Et peut-être bien que les autres chefs religieux, malgré la Thora qui l’exige, se seraient bien accommodés de cela… Mais pas Joseph d’Arimathée !

Son courage étonne Pilate qui voit un chef religieux lui demander un geste de clémence, juste après que d'autres aient réclamé sa mort. Il aurait pu refuser, mais il accepte ! Et Joseph va jusqu’à prendre soin du corps de Jésus : l’envelopper d’un linceul, l’embaumer, l’oindre d’aromates et l’envelopper de bandelettes, selon la coutume juive.

La précipitation exigée par la préparation de la Pâques va même le conduire à un geste de grande générosité : c’est dans son propre tombeau, qu’il avait préparé pour lui, qu’il va mettre le corps défunt de Jésus. Quelle image saisissante ! Le tombeau que cet homme offre généreusement pour recueillir la mort de Jésus, va devenir le tombeau de la vie de Jésus, le signe de sa résurrection !

Et je me demande : courage, empathie, générosité… ? La mort peut-elle m’apprendre le sens de ma propre vie et de ma mort ? Quels gestes, quelles attitudes, la mort peut-elle me conduire à offrir aux personnes en deuils ? Est-ce que ces gestes de Joseph, me rappelle des gestes que j'ai accomplis pour me proches dans le passé? (Puis, échanges avec les détenus)

Je vous laisse y penser quelques instant en écoutant Jésus le cantique de Taizé: Jésus, ma joie, mon espérance et ma vie.

Avant de conclure, je vous invite à la prière – spontanément… dans votre cœur ou à haute voix. Et nous chanterons ensemble ensuite le cantique de Taizé : Fiez-vous en lui.

 



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Quel est ton visage - et le mien?… (Récit de Luc 9,28-36)

Mais qui es-tu, quand tu parais dans ce vêtement si extraordinaire… ? Quel est ce visage, portant une expression ignorée par ceux qui te voy...