vendredi 3 décembre 2021

"Il a fait attention à moi, sa servante sans importance." (Une méditation de l'Avent)

 Avez-vous entendu parler des montagnes russes ? Ces attractions foraines, avec des montées et de descentes parcourues à grande vitesse par un véhicule sur rails. Avec, en particulier, un fameux looping au milieu duquel on vous arrête la tête en bas ?... (Montrer un exemple avec une photo aux détenu.e.s)

C’est un peu l’image qui m’est venue à l'esprit en lisant les textes bibliques de ce matin. Il y a en effet de grands bouleversements dans ces textes : des hauts, des bas, et des actions assez extraordinaires : « Remplir de terre le creux des vallées… », ça, c’est envisageable, mais « Abaisser des montagnes… », c’est autrement plus difficile, voire incroyable !

Courte méditation de l'Avent, partagée avec les détenus des prisons, à Genève. Textes du jour: Ésaïe 40,1-5 et Luc 1,45-55.

Mais ces bouleversements inouïs ne sont pas des attractions de fête foraine, ils sont destinés à « Ouvrir un chemin pour le SEIGNEUR, dans le désert » (Ésaïe 40, 3-4). Ils parlent donc d’une réalité spirituelle et s’adresse à notre foi.

Ce chemin pour le SEIGNEUR semble impossible à réaliser, à cause de la sécheresse de nos vies, mais la promesse d’Ésaïe est qu’une nouvelle voie, un nouvel espoir, vient de s’ouvrir pour nous !

Mais quel peut être le sens de ces mots, qui semblent si exagérés ? Un peu plus loin dans le livre d’Ésaïe (49,13-14), nous lisons une image semblable, mais elle précise l’intention du Seigneur : « … Il réconforte son peuple, et à ses humiliés, il montre sa tendresse. » (13)

Et c’est exactement la louange de Marie dans son Magnificat ! Elle proclame un tel bouleversement : « Mon âme exalte le Seigneur parce qu’il a porté son regard sur son humble servante. … Il est intervenu de toute la force de son bras ; il a dispersé les hommes à la pensée orgueilleuse ; il a jeté les puissants à bas de leurs trônes et il a élevé les humbles ; les affamés, il les a comblés de biens et les riches, il les a renvoyés les mains vides. » (1,48.52)  

Oui, ce chemin qui s’ouvre dans le désert, cette venue du Seigneur pour consoler, relever son peuple… Marie vient de le saisir dans sa propre existence, et d’une certaine manière, par son chant de louange, elle nous l’offre !

Cependant, le Magnificat, n’est pas un cri de vengeance des faibles sur les forts ! Il proclame, dans une société qui ignore les plus fragiles, une inversion des valeurs pour leur rendre leur dignité !

On aurait pu s’attendre à une révolution, à une guerre… mais le chant de Marie, nous annonce que ce bouleversement, ce rétablissement de la dignité des plus faibles, c’est la naissance d’un enfant qui va le réaliser !


 

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