vendredi 3 septembre 2021

Aimer sans mesure...

« Oh, Fix me » – écouter un extrait de ce chant gospel avec les détenus). Nous venons d’écouter un gospel très connu. Il exprime une demande faite à Jésus, pour recevoir une paix, un réconfort, dans un temps d’épreuve.


Cette demande est chantée avec un peu de mélancolie, mais elle est exprimée aussi avec la conviction que Jésus ne nous laissera pas tomber.


Une telle confiance ne vient pas de l'imagination ou d'un souhait pieux. Elle se fonde sur des gestes et des paroles de Jésus lui-même, en particulier dans ce passage de l'Evangile de Jean que nous venons de lire : Je suis le bon berger. Le bon berger est prêt à donner sa vie pour ses brebis (11)


Courte prédication offerte aux personnes détenues des prisons à Genève. Texte de L'Evangile : Jean, chapitre 10, versets 11 à 18.


L’image du berger pour parler de Dieu, conduisant et protégeant son peuple, existe déjà dans le Premier Testament. Dans l’Antiquité, elle désigne le roi comme protecteur de son peuple. Mais dans l’Évangile de Jean, elle désigne une relation étroite avec un berger courageux et généreux : Jésus !


Cette précision du bon berger a toute son importance : le berger est bon par le don, en particulier le don de sa vie. Au contraire de l'homme qui ne travaille que pour l'argent (et qui n'est qu'un mercenaire), Jésus, lui, va vivre sa vie sans jamais abandonner ses brebis, même si cela devait lui coûter la vie !


Mais ce don ne dit pas uniquement que Jésus va mourir, il parle de toute sa vie qui est un don généreux de soi, un don inspiré par l’amour du Père.


Un peu avant notre lecture, Jésus affirme que ses brebis Écoutent sa voix (4). Écouter la voix de Jésus ? Qui peut entendre aujourd’hui sa voix ? Seuls ceux qui étaient en Palestine lors de sa vie terrestres ont pu le vivre… Mais cette voix a un sens spirituel plus que le simple son d'une voix !


En somme, s’il est le berger, et nous ses brebis, c’est une manière de dire l’intimité et la confiance qui nous lient. Un autre mot serait que nous sommes ses disciples et que nous vivons proches de lui - attentifs à ses paroles et à son exemple.


Je suis le bon berger, je connais mes brebis et elles me connaissent (14). Connaître le bon berger et être connu de lui, c’est plus que savoir qu’il a existé, plus qu’avoir entendu parler de lui, c’est être des apprentis de Jésus… et se laisser inonder par sa parole qui peut se résumer ainsi : « Dieu est amour » (1 Jean 4,8)


Saint Augustin a écrit : La mesure de l’amour c’est d’aimer sans mesure.


Jésus, le bon berger, nous invite à la confiance et à la liberté. Il s’agit sans doute des deux intentions majeures de ce texte : être sans peur dans notre foi en Dieu et être libre dans notre amour envers lui ; libre d’aimer et d’être aimé.


Un amour qui nous inonde sans nous submerger. Un amour qui se reçoit et se donne sans attendre de récompense, mais la joie simple du don à cause du bon berger, en se souvenant que, pour ce qui est de l’amour, Jésus est notre exemple le plus inspirant : « doux et humble de cœur. » (Matthieu 11,29).




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